Monde la nuit : Laurell K. Hamilton et Patricia Briggs


La mode féminine pose des difficultés à Anita Blake : comment avoir l’air sexy tout en dissimulant à la fois ses cicatrices et son Browning 9 mm ? Malheureusement, choisir une robe n’est pas le seul problème de cette petite brunette qui a une certaine tendance aux fréquentations dangereuses, et une tendance certaine à dire tout haut ce que n’importe qui se contenterait de penser tout bas (voire de ne pas penser du tout étant donné les facultés télépathiques que développent certains vampires âgés). Dans une Amérique où le vampirisme a été légalisé, lutte contre les discriminations oblige, les vampires, garous et autres zombies ne se comportent pourtant pas toujours en bons citoyens. Et à qui croyez-vous que la police fasse appel lorsqu’elle se trouve dépassée par des événements aussi inexpliqués que sanglants ? A cette brave Anita, experte en arme à feux et en occultisme, qui porte une certaine affection aux morts lorsqu’ils sont morts (c’est son côté vaudou), mais beaucoup moins lorsqu’ils sont vivants. On la surnomme « l’Exécutrice » dans les milieux vampiriques…

 

 

Le succès a été progressif pour la série des aventures d’Anita Blake (16 romans dont 9 traduits en français), le bouche-à-oreille faisant grossir au fil des volumes le groupe de ses fans, au point de rejoindre finalement la liste des best-sellers aux Etats-Unis. Dans un style moins grandiloquent que celui d’Anne Rice, mélangeant humour, dialogues percutants et un zeste d’érotisme, L. K. Hamilton dépoussière le mythe du vampire (laissez tomber la gousse d’ail, préférez un bon .357 Magnum) dans des romans qui, au passage, vous fourniront quelques détails sur les mœurs vampiriques, les relations hiérarchiques au sein des meutes de garous, les aspects techniques de la réanimation des zombies, ou encore l’éthologie des goules en milieu urbain. Le premier tome de la série, Plaisirs coupables, vaut son pesant d’hémoglobine.

 

 

Parmi les émules de Laurell Hamilton, on citera Patricia Briggs, auteure de la série Mercy Thomson (4 romans) dont les éditions Bragelonne entament à partir de la fin de l’année la publication en français, et dont Jeux de Rôle Mag. s’est procuré le premier tome, L’Appel de la Lune. On y retrouve les ingrédients qui ont fait le succès d’Anita Blake : une héroïne qui a de bons principes (« le truc, avec les loups-garous, c’est de ne jamais entrer en confrontation directe avec eux ») mais aussi la fâcheuse habitude de les enfreindre, des fréquentations un peu douteuses (une sorcière russe pas très sympa, le garou alpha de la meute du coin), et une avalanche de problèmes très occultes. Si les vampires ne sont pas absents de ce premier tome, la part belle revient aux garous, avec des questions de fond : Quelles sont les tendances névrotiques des garous ? Les louves garous sont-elles stériles ? Un loup-garou homosexuel dominant est-il inquiétant ? Y a-t-il des garous à la CIA ? Le genre d’interrogations cruciales sur lesquelles Mercedes Thomson a sa petite idée… 

 

 

Plaisirs coupables, Laurell K. Hamilton, éd. Fleuve Noir

L’Appel de la Lune, Patricia Briggs, éd. Milady/Bragelonne, à paraître le 7 novembre 2008

Romans


Thomas Besançon

 

 

 

 

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